Les nouvelles normes énergétiques pour la construction de logements sont décalées à 2022

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24 févr. 2021 Théophile Robert 1767 vues

La ministre du logment Emmanuelle Wargon a annoncé le décalage de six mois de l'entrée en vigueur des nouvelles normes énergétiques RE2020, concernant la construction de logements neufs. De plus, certaines mesures prévues dans ces normes ont été allégées, répondant aux inquiétudes du secteur du bâtiment.

La norme RE2020 pour le BTP n'entrera en vigueur qu'en 2022

Les professionnels du BTP disposeront d'un délai supplémentaire pour s'adapter aux nouvelles normes de construction RE2020, destinées à réduire la consommation en énergie du parc de logements français. La nouvelle a été passée par Emmanuelle Wargon au travers des Échos. Cette norme controversée pour de nombreux professionnels du bâtiment ne prendra effet qu'à la date du 1er janvier 2020, « date à laquelle l'objectif reste un gain de 30% sur la consommation énergétique des logements neufs comparés à l'actuelle norme RT2012 ». À l'origine, cette mesure devait entrer en vigueur le 1er juillet 2021.

C'est une nouvelle échéance qui « décale d'autant les jalons suivants d'évolution des seuils d'émission carbone : tant en logement individuel que collectif, ils sont désormais fixés à 2025, 2028 et 2031 », a précisé la ministre du Logement.

Des normes énergétiques assouplies

De surcroît, le gouvernement a préféré alléger quelque peu ces nouvelles normes énergétiques. « Le bâtiment émet le quart des gaz à effet de serre en France. La réglementation est absolument nécessaire pour atteindre nos objectifs climatiques signés lors de l'accord de Paris », mentionne d'abord Emmanuelle Wargon avant de déclarer : « Cette réglementation va nous permettre de réduire d'un tiers les émissions de carbone du bâtiment sur les 10 prochaines années ».

L'allègement concerne l'interdiction du chauffage au gaz pour la construction de logements neufs. Pour les lotissements auxquels ont été délivrés des permis d'aménager et dépendant d'un chauffage au gaz, les permis de construire pour des maisons individuelles seront toujours livrés jusqu'en 2023. Cet assouplissement a été mis en place pour que ces lotissements ne subissent pas d'effet rétroactif.

En outre, les constructions dépendantes de « fondations spéciales » liées à des contraintes géotechniques ou ayant besoin d'un parking souterrain ne verront pas leur « poids carbone » entrer en compte. « Nous estimons que ces dépassements ne sont pas le fruit de choix du maître d’ouvrage. On ne peut donc pas le pénaliser pour ça », explique-t-on au ministère du Logement.

Des délais de prime abord irréalistes, pour la Fédération française du bâtiment

Les professionnels du BTP avaient exprimé leurs inquiétudes quant à ces délais et objectifs, jugés « irréalistes » selon les dires de la FFB (Fédération française du bâtiment). Il faut également ajouter à cela les difficultés éprouvées durant l'année 2020 à cause de la crise pandémique de Covid-19 : chantiers mis à l'arrêt, moins de permis de construire délivrés... Ces décisions viennent donc soulager un secteur sous tension.

Emmanuelle Wargon n'oublie pas les plus petits acteurs du bâtiment et allègue que « chaque filière aura sa place ». Elle détaille : « le bois, mais aussi les matériaux géosourcés (la pierre de taille, par exemple) ainsi que la brique, le ciment et le béton si ces derniers réduisent leurs émissions de 34 % d'ici à 2030 comme ils s'y sont engagés par ailleurs ».

 

 

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