COVID-19 : comment s'organise le BTP face au confinement ?
GARANTIE DÉCENNALE Votre devis gratuitLe BTP a été un secteur particulièrement touché par le confinement dû à la pandémie de coronavirus COVID-19. Considéré comme activité essentielle, le secteur s'est vue imposer la consigne de poursuivre les travaux. Mais face aux risques sanitaires pour les salariés, de nombreux dirigeants d'entreprise ont préféré sécuriser et arrêter les chantiers.
Le secteur du BTP préfère ne pas reprendre les chantiers pour préserver les salariés
Pour les salariés du BTP, il est extrêmement difficile de bien respecter les gestes barrière : comment respecter le mètre d'éloignement à trois dans un véhicule ? Masques de protection ayant été remis au personnel soignant, comment bien se protéger ? Les chefs d'entreprise étant responsable de la sécurité de leurs employés, comment pourraient-ils donner la consigne de poursuivre les travaux en cours ? Autant de questions qui ont créé de nombreuses tensions entre le secteur et le gouvernement. « On voit le siège du conducteur, les deux places à l'avant et les quatre places derrière pour mes salariés. Il est évident que les salariés sont épaule contre épaule et la barrière de sécurité d'un mètre est impossible à réaliser », explique Francis Dubrac, entrepreneur Dubrac TP.
De facto, de nombreux chefs d'entreprise préfèrent préserver leurs salariés et leur donner la consigne de rester chez eux. En Île-de-France, tout le secteur du BTP ou presque est à l'arrêt. Jean-Luc Tuffier, président de l'antenne Grand Paris de la Fédération française du bâtiment (FFB) estime qu'entre 80 % et 90 % des chantiers franciliens ont été mis en pause. Par ailleurs, la Société du Grand Paris (SGP) a suspendu mardi 24 mars tous les sites du Grand Paris Express, des chantiers pour un total de 35 milliards d'euros.
Un guide des bonnes pratiques qui peine à convaincre
Pour encadrer l'activité des travailleurs du BTP, le gouvernement compte publier d'ici la fin de la semaine un guide des bonnes pratiques sanitaires. « Si les mesures de protection sont claires et que j'ai l'assurance de pouvoir reprendre sans risque, alors j'appuierai sur le bouton, confie le chef de l'entreprise HP BTP Olivier Pouvesle au Parisien. Mais je suis très inquiet devant le pic à venir. Je me sens incapable de protéger mes gars. »
De nombreux chefs d'entreprise ne sont guère convaincus par une telle initiative. Un tel guide pourra-t-il vraiment protéger les salariés du BTP ? Beaucoup en doutent. D'autant plus qu'il doit être validé par le ministère des Solidarités et de la Santé ainsi que par le ministère du Travail, rendant son officialisation encore plus longue et laborieuse dans une situation d'urgence. « Avec ce guide, la profession attend des consignes claires et simples, pouvant être expliquées avec pédagogie aux compagnons sur les chantiers, peut-on trouver au sein d'un communiqué provenant des représentants du secteur du BTP. Ensuite, les chefs d'entreprise, pourront décider s'il est possible ou non de mettre en place de manière concrète ces recommandations, et par conséquent de reprendre ou non leur activité dans des conditions sanitaires irréprochables. »
La solution du chômage partiel face au COVID-19
La loi d'urgence sanitaire a quelque peu clarifié une situation qui était assez nébuleuse. De nombreux employeurs étaient inquiets à propos du chômage partiel : sera-t-il pris en charge dans le BTP ? Adopté le dimanche 22 mars par le Parlement, la loi d'urgence sanitaire certifie que « toutes les entreprises quelle que soit leur taille » pourront bénéficier du dispositif permettant l'activité partielle durant la période de confinement.
Les entreprises pourront donc décider de façon individuelle de mettre en place le chômage partiel pour leurs salariés ou non. Si un chantier ne réunit pas les conditions sanitaires nécessaires à un travail sécurisé des employés, un employeur a le droit de profiter des mesures mises en place par le gouvernement.
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