BTP : le gouvernement pourrait régler les surcoûts sanitaires
GARANTIE DÉCENNALE Votre devis gratuitLe secteur du BTP reprend lentement l'activité avec le déconfinement. Mais les mesures sanitaires impliquées par cette reprise des activités ne sont pas sans coût. Sur un chantier, la note peut parfois être élevée. Ainsi, le gouvernement a proposé l'idée de prendre en charge les surcoûts sanitaires dans ce secteur de la construction.
Une mesure du gouvernement pour payer les surcoûts sanitaires du BTP ?
Le gouvernement pourrait prendre en charge les surcoûts engendrés par les mesures de protection sanitaire dans le secteur du BTP, d'après les dires de Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances. En effet, le BTP est « handicapé par des règles sanitaires qui lui font perdre 25 à 30 % de productivité sur chaque chantier », selon Bruno Le Maire en réponse à une question du député LR Thibault Bazin.
« Et il y a des surcoûts. Dans le projet de loi finance rectificative (PLFR) N.3, nous aurons l'occasion d'examiner les moyens de prendre en charge ces surcoûts pour qu'effectivement, ça ne pèse pas sur la rentabilité des chantiers et bâtiments et de travaux publics », poursuit-il. La CAPEB (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) évalue d'ailleurs ces surcoûts entre 10 et 20 % du coût journalier.
Et d'après le président de la CAPEB Patrick Liébus, les surcoûts dépendent principalement de trois facteurs : « la coactivité, qui est le plus important et qui peut atteindre dans certains cas 50 % du surcoût total, la désinfection, et, dans une moindre mesure, les équipements individuels et/ou collectif de protection », liste-t-il. Plus précisément, la coactivité serait responsable d'un surcoût de 4 à 10 %, la désinfection de 4 à 8 % et les équipements de 2 à 4 %.
Un secteur en reprise sur les chapeaux de roues
Bruno Le Maire avait notamment souligné que le secteur du BTP avait été à l'arrêt à 85 % durant la période de confinement. Aux lendemains du déconfinement le 14 mai dernier, 72 % étaient déjà rouverts alors que le 5 mai, seuls 53 % d'entre eux étaient en activité, d'après les données de l'enquête-flash du GIE-CERC. « De nombreuses entreprises travaillent aujourd'hui à perte compte tenu du refus de nombre de clients, notamment particuliers, d’en tenir compte. Après deux mois d'arrêt ou de confinement, comment prendre le risque de perdre sa clientèle ? », s'enquit la CAPEB ?
Un autre problème touche également la reprise de l'activité dans le secteur du BTP : des ruptures dans les chaînes logistiques. En effet, l'approvisionnement en matériaux, en particulier en provenance d'Italie ou d'Espagne, les reports ou annulations de travaux par certains clients ou encore la gestion de déchets accumulés pendant le confinement sont mis en péril par la situation actuelle. Sans compter la présence de contraintes administratives plus importante.
Un troisième PLFR sera présenté 10 juin
Ainsi, le gouvernement a annoncé l'instauration d'un troisième PLFR (Projet de loi de finances rectificative) depuis le début de cette crise de COVID-19. À l'instar des précédents, il comprendra des mesures de soutien aux secteurs éprouvant des difficultés, ainsi que pour stimuler l'emploi. Le projet doit être présenté le 10 juin en conseil des ministres.
De surcroît, Bruno Le Maire a évoqué le plan de soutien aux collectivités locales annoncé par le Premier ministre Édouard Philippe et prévu pour venir en aide à la reprise de la commande publique. Le ministre de l'Économie a également précisé qu'il fallait « garder un environnement qui soit le plus compétitif possible », impliquant « la baisse des impôts de production qui pèsent sur la compétitivité de ces entreprises et sur leur rentabilité ».
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