BTP : la guerre en Ukraine met en difficulté le secteur

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16 mars 2022 Théophile Robert 1314 vues

L'on pensait en avoir fini avec la crise de Covid-19 qu'une nouvelle crise internationale a surgi : la guerre en Ukraine. Le secteur du BTP, déjà en difficulté, se trouve donc confronté à de nouvelles complications. Avec la flambée des prix des métaux et du carburant, le coût des activités a drastiquement augmenté.

L'inflation du coût des métaux touche directement le secteur du BTP

Cela fait presque un mois maintenant que les troupes russes ont lancé l'offensive contre l'Ukraine. Cette guerre n'est pas sans conséquence. Aux premiers sons des canons, les grands industriels français du secteur s'étaient voulus rassurants : les marchés russes et ukrainiens représentent une partie infinitésimale de leurs affaires.

« L'organisation multilocale [du Groupe Saint-Gobain] fait que le marché russe est alimenté par des produits conçus en Russie. Est-ce que les sanctions vont ralentir voire arrêter l'activité de la construction en Russie ? Je ne pense pas, même s'il est trop tôt pour le dire. Je ne suis en tout cas pas inquiet d'un impact du conflit sur notre activité dans le reste du monde », expliquait Benoit Bazin, président directeur général de Saint-Gobain.

L'acier

Mais le tableau est plus sombre que cela. En effet, suite aux sanctions économiques appliquées contre la Russie, Severstal, grand importateur d'acier en Europe (2,5 millions de tonnes par an), a mis fin à ses livraisons pour l'Occident. Et selon les chiffres de la World Steel Association rapportés par l'Alliance des minerais, minéraux et métaux (A3M), la Russie serait responsable d'environ 4 % de la production mondiale d'acier. L'Ukraine en détient 1 %, l'Europe entre 7 % et 8 %. Rappelons aussi que ce matériau, comme d'autres, avaient déjà subi d'importantes hausses en raison de la crise de Covid-19.

Les ferro-alliages et intrants

« S'il est un peu tôt pour analyser l'impact de la guerre sur la consommation européenne et française d'acier, gardons en tête que 20 % des importations d'acier en Europe proviennent de Russie et d'Ukraine. Finalement, elles sont approximativement au même niveau que celles d'acier turc (21 %) », détaille Bruno Jacquemin, délégué général d'A3M. Ce dernier s'inquiète surtout pour « les ferro-alliages et les intrants ». Utilisées pour renforcer certaines propriétés de l'acier, ces matières proviennent souvent de Russie. « La Russie contribue à plus de 12 % de la production mondiale de platinium et à 40 % de celle de palladium », allèguent Pierre Schoeffler et Béatrice Guedj, tous économistes et senior advisors de l'Institut de l'épargne immobilière et foncière (IEIF).

L'aluminium

Autre métal touché par la crise : l'aluminium. Ici aussi, la Russie en est un gros exportateur, troisième producteur mondial, d'après le World Bureau of Metal Statistics. La France est d'ailleurs un client fervent : 80 % de l'alumine qui sert à la production des 450 000 tonnes produite chaque année provient de Russie. L'usage de ce métal est très répandu dans le BTP : fenêtres, menuiseries... Sur les 1,2 million de tonnes d'aluminium consommées en France, un tiers est requis pour le bâtiment.

La montée du prix du carburant est également pénalisante

Enfin, l'inflation d'autres matières premières met en difficulté le BTP : gaz et pétrole. Conséquence : le prix de l'essence a pris environ 40 centimes en seulement deux semaines. Un coût qui va se répercuter sur le secteur, très dépendant de ses véhicules, dont la plupart fonctionnent au diesel ou à l'essence.

La flambée de ces deux hydrocarbures prenait déjà racine dans un contexte d'incertitudes économiques liées au Covid-19, de hausse des taux et d'inflation générale de plus en plus élevée. Mais il semblerait que la guerre en Ukraine ait fait cesser toute velléité de reprise « normale » de l'économie.

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