Congé paternité à 28 jours : il coûtera 300 millions d'euros aux entreprises
SOCIÉTÉ Votre devis gratuitÀ partir de l'année prochaine, le congé paternité passera à 28 jours en France ; sa durée va donc doubler. Si le Medef a salué cette initiative en faveur du progrès social, il a également pointé son coût important : environ 300 millions d'euros pour les entreprises. Une somme qui peut sembler importante dans le contexte de la pandémie de la crise économique de Covid-19.
Le congé paternité passe à 28 jours
En 2021, a priori au mois de juillet prochain, le nouveau congé paternité entrera en vigueur. Il passe de 14 à 28 jours. Cette mesure a été prise dans le sens du progrès social. En effet, la France faisait figure de retardataire en la matière par rapport aux pays européens. En Finlande, la durée du congé paternité est de 54 jours tandis qu'en Espagne, il passera à 80 jours dans le courant de l'année 2021. En Allemagne, le système diffère quelque peu : 14 mois de congé parental sont à partager entre les deux parents. « C'est le sens de l'histoire. On va se rapprocher des pays les plus avancées en Europe sur ce point », allègue Patrick Martin, président délégué du Medef.
À savoir qu'à l'heure actuelle, les congés paternités sont facultatifs en France. En tout, 80 % des employés en CDI les utilisent, 48 % des CDD et 13 % seulement des demandeurs d'emploi. La loi prévoit d'en rendre une partie obligatoire. Pour le législateur, les jeunes générations aspirent de plus en plus à partager l'éducation des enfants entre homme et femme dans le couple. Il souhaite donc rendre la loi plus égalitaire à ce niveau.
Une dépense estimée à 300 millions d'euros pour les entreprises
D'après le président délégué du Medef, le coût de cette mesure pour les entreprises est estimé à 300 millions d'euros. En effet, sur ces 28 jours, 25 seront financés par la Sécurité sociale, mais 3 d'entre eux resteront à la charge de l'employeur. Ce calcul prend notamment en compte le fait que 60 % des entreprises cotisent aux allocations familiales.
En outre, si une entreprise refuse d'accorder le congé paternité obligatoire à l'un de ses salariés, elle s'expose à une amende de 7 500 euros. Et pour Patrick Martin, on pourrait « très bien [se] passer » d'une telle amende, qu'il compare à une « petite tape sur le museau ».
Un congé qui risque d'handicaper certains entreprises en situation de Covid
Si ce congé semble aller dans le bon sens, il serait malvenu du point de vue de certains en contexte de crise de Covid-19, notamment par son aspect obligatoire. Tout d'abord, il pourrait poser problème à certaines TPE et PME si un salarié occupant un poste à la fonction cruciale : un surplus d'organisation sera nécessaire. Pour le Medef, il serait plus pertinent de proposer de proposer une possibilité d'accord entre salarié et employeur quant à la durée de ce congé. Toutefois, cet argument s'appliquait déjà dans le cadre du congé maternité.
Ce qui inquiète donc également et interloque Patrick Martin, c'est l'arrivée de nouveaux coûts et charges alors que le Covid-19 a eu un impact économique fort sur de nombreuses entreprises. « On comprend bien que cette mesure ne prendra effet qu'à l'été 2021, mais ne nous trompons pas de combat. Cela vient un peu se surajouter aux difficultés actuelles, mais on n'en fait pas un plat pour autant », remarque le président délégué du Medef.
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