Une agence immobilière laisse les clients décider du montant de la commission

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29 janv. 2020 Théophile Robert 1277 vues

Une start-up du Raincy en Seine-Saint-Denis (93) s'essaye à une nouvelle recette : une agence immobilière où le client (celui qui vend le bien immobilier) décide lui-même de la rémunération de l'agent. C'est en 2017 que Grégory Vaillant a lancé « Comm'il vous plaira » (dont il est l'unique salarié) et aujourd'hui, les chiffres lui sourient !

Un nouveau concept : le client fixe le pourcentage de commission de l'agent

Le concept est donc très simple : le vendeur du bien décide de la commission qu'il laisse à l'agent en échange de ses services, entre 0,5 % et 5 % de la valeur du bien. « Je donne au client une marge de 2,5 % au-dessus et en dessous de mon prix. Mais pas beaucoup plus. S'il n'est pas d'accord, je préfère perdre le contrat car je sais que je ne vendrai pas », explique Grégory Vaillant au Parisien.

Pour effectuer son expertise, l'agent compte à son arsenal différents outils d'estimation sur Internet et son expérience dans le métier. En effet, il a déjà dirigé une agence immobilière à Paris. Localisé au Raincy, il couvre trois secteurs : Paris (75), l'intégralité de la Seine-Saint-Denis (93) et le nord du Val-de-Marne (94). « Je m'occupe de biens accessibles en une demie-heure de moto depuis mon bureau », renseigne-t-il.

En terme de services, la formule est à peu près la même que ce que peuvent proposer les agences immobilières plus classiques : Grégory Vaillant se rend chez le client, prend quelques photos et vidéos explicatives, rédige et met en forme les annonces, organise et s'occupe des visites ainsi que des comptes rendus. « Je suis même retourné deux fois chez un client pour refaire les photos car la lumière ne me plaisait pas », allègue-t-il. Il impose tout de même une contrainte : un mandat exclusif de sept semaines minimum. Le client ne peut donc pas confier sa propriété à une autre agence. « Pour le client, c'est l'assurance que je vais me démener afin de vendre son logement et pour moi, c'est tout simplement d'être payé », justifie-t-il.

Une recette qui rencontre un franc succès

L'idée de monter une entreprise avec un tel « business plan » lui est venue de deux constats :

  • le travail de l'agent ainsi que sa commission sont peu transparents ;
  • cette commission est toujours trop élevée.

D'où ce contrat quelque peu spécifique : « Je justifie l'exclusivité mais si un client veut partir avant les sept semaines, il peut le faire. Ensuite, j'explique précisément mon travail et je propose des comptes rendus par écrit de toutes les visites que j'organise », présente-t-il.

Il faut dire que Grégory Vaillant dispose également d'expériences dans entrepreneuriat et dans la vente d'espace publicitaire. Il l'a bien compris : il faut laisser plus de marge de négociation au client : « Si le prix des biens est négociable pourquoi la commission ne le serait-elle pas ? Interroge-t-il. Après tout, c'est un service comme un autre. Si vous êtes content du travail d'un serveur, vous lui laissez un pourboire. Et bien là, c'est pareil », affirme-t-il.

Et dans la conjoncture actuelle, il accuse de bons chiffres ! En terme de ventes, il est passé de 7 en 2017 à 14 en 2018, pour finalement en conclure 27 en 2019. En moins de trois ans, son chiffre d'affaires est passé de 35 000 à 175 000 euros. Aujourd'hui, il lui faut en moyenne 58 jours pour réaliser une vente. « Neuf clients sur dix ont déjà payé des frais d'agence et 100 % de ceux qui viennent me voir ont été déçus de cette expérience. Ça prouve que les choses sont en train de bouger », dit-il, confiant.

Les professionnels du métier dénoncent une ubérisation de la profession

Cependant, le travail de Grégory Vaillant ne fait pas l'unanimité, en particulier chez la concurrence. « Cette ubérisation de la profession devient insupportable. On demande à des gens qui n'y connaissent rien dans un domaine, en l'occurrence l'immobilier, d'évaluer le travail d'un agent », dénonce un professionnel du secteur.

En outre, Corinne Jolly, présidente de pap.fr analyse ce nouveau fonctionnement des commissions comme purement conjoncturel : « Ces modèles économiques ne peuvent fonctionner que sur des marchés où le prix de l’immobilier est élevé et le marché tendu. En clair, sur l'Île-de-France et les grandes villes. «Car même à 0,5 % quand vous vendez des biens à près de 10 000 euros le mètre carré, cela reste tout de même rentable. »

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