Open spaces : le bruit dérange et nuit à la santé au travail
SOCIÉTÉ Votre devis gratuitL'open space : difficile de ne pas en avoir entendu parler. En effet, entre 6 et 7 millions de Français sont concernés par ce type d'aménagement de bureau au travail. Selon l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) et un sondage de l'Institut français d'opinion publique (IFOP), le bruit ambiant dans ces espaces réduit la productivité au travail et peut nuire à la santé. 59% des sondés déplorent aujourd'hui « une gêne causée par le bruit et les nuisances sonores sur le lieu de travail », contre seulement 52% en 2017.
Les employés déplorent une nuisance sonore permanente
« 54% des actifs estiment que le bruit au travail est à l'origine de fatigue, lassitude et irritabilité dans sa vie quotidienne », écrit l'IFOP sur Twitter. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, cela ne concerne pas seulement les métiers du BTP et les industries. Les open spaces sont aussi concernés par ce problème. « Le décloisonnement des bureaux offre le champ libre aux bruits qui se propagent, en devenant des agents pathogènes au détriment de la santé des salariés, et de leur travail », signale la Journée Nationale de l'Audition. En France, ils comptent en moyenne 10 salariés.
54% des actifs estiment que le #bruit au travail est à l'origine de #fatigue, lassitude et #irritabilité dans sa vie quotidienne.
— Ifop Opinion (@IfopOpinion) October 11, 2019
Sondage @IfopOpinion @jna_association : https://t.co/3N7vfoyiVs pic.twitter.com/5IzvMHN10i
L'environnement créé par un open space est effectivement bruyant : imprimantes, portes qui s'ouvrent et se ferment, bruits de claviers et de souris, collègue au téléphone, machine à café... « le bruit est la première nuisance dans l'open space », allègue Jacques Châtillon, acousticien du département physique de l'INRS. Pour 25%, l'insatisfaction est directement liée à ce bruit, qui met à mal la concentration des employés. « La gêne ressentie est surtout liée aux conversation intelligibles, ce que le cerveau capte, ce qui empêche de se concentrer sur autre chose », ajoute-t-il.
En outre, nombre de travailleurs ont des réticences quant aux open spaces à cause des tensions qu'ils peuvent créer. L'intimité des échanges téléphonique est rendue impossible par ce type d'aménagement. Un phénomène de surveillance mutuelle au travail s'instaure aussi, créant une pression et une compétition parfois délétère entre les salariés.
Un aménagement de l'espace au travail qui s'est généralisé
Mais pourquoi est-on passé d'aménagements en bureaux individuels à une généralisation des open spaces ? À l'origine, le concept est développé dans les années 1950 par les deux frères allemands Eberhard et Wolfgang Schnelle. Assez vite, il rencontre un franc succès aux États-Unis. À partir des années 1980 et dans les années 1990, il se popularise en Europe pour devenir une recette prisée des entreprises. Il est aujourd'hui un modèle qui s'impose presque par défaut, voire qui apparaît comme incontournable dans le cas des start-ups. Il faut dire que la recherche de bureaux est la deuxième problématique la plus complexe pour les entreprises.
On peut tout de même en retenir quelques avantages :
- gain de place,
- réduction de certains coûts pour l'entreprise,
- communication facilitée entre les membres de l'entreprise,
- meilleur suivi de l'activité de l'entreprise.
Comment réduire le bruit ambiant dans un open space ?
Plusieurs solutions peuvent être pensée pour réduire l'impact du bruit dans les open spaces. Et elles peuvent à la fois provenir de l'employé comme de l'employeur.
Pour l'employé, il est possible de :
- laisser son téléphone sur silencieux,
- ne pas excéder un certain volume vocal,
- réduire la distance pour communiquer avec un collège,
- porter des bouchons ou dispositif de réduction de bruit,
- faire des « pauses acoustiques »,
- privilégier les lieux calmes pour déjeuner.
En ce qui concerne l'employeur, il peut :
- cloisonner à nouveau les open spaces par des panneaux,
- opérer une réelle isolation phonique au niveau des open spaces (avec des matériaux isolants et des pièges à son par exemple),
- sélectionner un mobilier contribuant à réduire la résonance, dans la continuité d'une bonne isolation phonique,
- trouver une organisation et un aménagement optimisé, par exemple ne pas placer une photocopieuse trop près des employés,
- garder une distance raisonnable entre les employés,
- aménager des lieux isolés et accessibles tels que des salles de réunion,
- mettre en place quelques règles de savoir-vivre afin d'assurer une meilleure cohésion dans l'open space.
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