Bâtiment : les femmes d'artisans, victimes collatérales

Une étude de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) laisse apparaître que les femmes d’artisans du bâtiment soutiennent et accompagnent leur compagnon. Et, comme eux, elles souffrent d’angoisse, de stress et de burn-out. Coup de projecteur.

Un statut pour les conjoints

Dans le bâtiment et les travaux publics (BTP), il n’y pas que les professionnels qui peuvent être affectés par le stress, la dépression ou le burn-out. Les personnes qui partagent leur vie y sont également exposées. Tel est l’enseignement principal d’une récente enquête de la Capeb.

Pendant longtemps, les conjoints d’artisans du bâtiment - il s’agit à 99 % de femmes - qui participent pourtant à la bonne marche de l’entreprise n’ont bénéficié d’aucun statut. Désormais, il est possible d’accéder au statut de conjoint collaborateur, conjoint salarié ou conjoint associé selon les circonstances. Une avancée qui leur a permis de sortir de l’ombre et de gagner en estime de soi.

Malheureusement, selon le dernier baromètre Capeb, 55 % d’entre elles seraient en proie au stress, au mal-être et au burn-out. Un sujet dont il n’est pas facile de parler.

Vie pro vs vie personnelle

A l’origine de ces souffrances éprouvées par les femmes d’artisans du bâtiment, la difficile séparation entre vie privée et vie professionnelle. Et les chiffres le prouvent. Ainsi, 85 % des conjointes interrogées estiment que les obligations professionnelles s’invitent souvent à la maison. Rien d’étonnant dès lors à ce que près de la moitié d’entre elles (48 %) confessent ne pas être assez disponibles pour leur entourage.

Dans le secteur des BTP, 57 % des femmes d’artisans doivent composer également avec le poids administratif. Ainsi, pour que l’artisan puisse se concentrer sur le chantier, elles le délestent de la paperasserie, des déclarations d’impôts, des factures et autres cotisations sociales.